CDF Promosport 125 épreuve 3, Croix en Ternois

Croix de bois
Croix de fer,
Si tu freines tu vas en enfer.

1900 km c’est ce qui séparait  de 15 jours  Carole à Croix en ternois en repassant par la case Côte Basque, je suis donc resté par là- haut, recueilli dans mon errance de Basque vrombissant par la famille Vaudry en Normandie.

Nous en avons profité pour partir en repérage  du Circuit de Croix en Ternois, théâtre de nos futurs exploits, une semaine avant.

Ce samedi d’entrainement nous a permis de nous remettre le tracé dans les pattes avec des chronos relativement corrects sans être extravagants mais au moins ça servirait de base de départ solide pour  la suite.
J’ai mis à profit ce temps libre pour faire un check du moteur qui s’est avéré bien nécessaire .

La météo de la semaine relevée sur l’excellent site windfinder.com n’est pas très réjouissante , nous passerons toutefois miraculeusement au travers des gouttes tout au long de ce week-end  mais nous sommes maintenant des experts dans l’art de changer les deux roues en 5 minutes.

Arrivé sur le circuit Jeudi matin, Lucien (Vaudry) part pour la première séance d’essai libre, je décide de ne pas partir à la va-vite et préfère m’installer tranquillement puis aller observer les forces en présence du bord de piste et faire quelques photos.

Les 2 séances du Jeudi et du Vendredi seront mises à profit pour  bosser les différentes options de trajectoire rencontrées pendant une course.

Vendredi soir,  flanqué d’une bande de furieux dont  Romain Doré, Lucien Vaudry et Morgann Mulot Garcia, nous faisons un tour de circuit à pied. La piste de Croix est sérieusement dégradée alternant bosses, trous et  asphalte dont le gravier a été arraché. Elle reste toutefois bien accrocheuse même sous la pluie?

Mais nous sentons la nécessité d’une  étude sérieuse et approfondie à pied durant laquelle chacun ira de sa trajectoire et de ses commentaires avisés “ Par ici,  si ça passe, ça passe ! “

Fort de ces analyses pertinentes,  je me sens gonflé à bloc pour demain et la nuit est paisible…

Samedi 14h15  Essais Chronos :  Après m’être dégagé d’un groupe, je roule seul et boucle un tour en 1’12” 651 à 2”5 du plus rapide Robin Hossey . Ce temps est déjà meilleur que ceux obtenus les saisons précédentes mais largement insuffisant pour être mieux que 14ème. Il va falloir cravacher dur pour aller chercher des points conséquents.

Samedi 18h Finale 1:  Le temps n’est plus à se poser la question de savoir si  ma position sur la grille de départ en extérieur de piste est plus avantageuse ou pas pour le premier virage, il faut y aller et vite, se faufiler en évitant accrochages et sainte gamelle. Et surtout prendre le rythme d’entrée de jeu !

Partie 14 je gagne deux places dès le premier tour pour rejoindre Amaël. Ahh ça sent la poudre !

Rouler avec Amaël n’est pas exempt de sensations,  les souvenirs s’impriment dans la tête aussi sûrement que les traces de ses pneus sur mes carénages.

Le groupe que nous formons avec Louis Lagrive (le fils de qui vous savez) n’arrête pas de se doubler et se redoubler. Que la course moto est jouissive dans ces conditions !

À ce petit jeu, je finis par l’emporter sur le fil grâce à des freinages de mammouth mais notre bagarre nous a éloigné du groupe de tête alors que nous avions les moyens à mi-course  de raccrocher le wagon et se joindre à l’arsouille qui y faisait rage.

9ème de la course et super heureux d’avoir retrouver envie, attaque et plaisir et surtout mon meilleur chrono de 1’11”183 réalisé en bagarre où nous nous sommes copieusement gênés,  n’est  plus qu’à 8 dixièmes de Robin Hossey véritable métronome du genre cavalier solitaire.

Rentrer dans les 11” était un objectif, il est atteint.

Dimanche 11h30 Finale 2: Si le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, il pèse surtout sur le choix des pneus mais une fois encore,  même la vessie pleine, le ciel de Croix en ternois se retient et c’est tant mieux. Nous partons donc en Slicks !

La finale 2 se présente comme la précédente et une fois encore le groupe de tête est comme un rêve de fin de nuit, si réel et si inaccessible. Grosse bagarre avec Amaël et Alexis Lamiré. Un coup à toi, un coup à moi à chaque tour et puis.. Tiens mais où est parti Amaël ?

Drapeau rouge !
Nous faisons vite le rapprochement Amaël et  ambulance. Inquiétude dans la pit-lane où nous sommes tous regroupés dans l’attente d’un 2éme départ. Verdict une clavicule mais le Docteur David Fouloi s’étant trompé sur le diagnostic, nous apprendrons après la course qu’Amaël mérite bien le sobriquet de Méduse et que son corps gélatineux a plutôt bien supporté  les secousses, c’est tant mieux.

Deuxième départ, Il reste 7 tours à couvrir, on repart sur une nouvelle grille en fonction de la place acquise à l’arrêt de la course. Je suis remonté d’une ligne .

Le feu s’éteint et là, un moment d’absence, le vide, une poignée de neurones se suicident, les médecins cherchent encore la raison de la panne mais   je mets une bonne seconde pour réaliser que devant… Ils sont partis et voilà envolé le bénéfice de ma place sur la grille.

Je raccroche toutefois la queue du groupe de tête au premier freinage et s’en suit une bagarre avec Hugo Girardet leader provisoire de la Coupe, Antoine Bonnard s’invite ainsi qu’Enzo Jiracek.

Avec Antoine, ça passe un peu n’importe où et n’importe comment mais ça passe. Avec Hugo c’est super clean et correct, malheureusement pour lui , on ne le sent pas à l’aise, il n’est pas du tout dans le rythme ni dans les chronos auxquels il devrait prétendre. Je l’abandonne assez facilement pour rejoindre Alexis qui ferraille avec Antoine. Je me méfie beaucoup d’Antoine qui est assez imprévisible et j’attends le moment propice qui ne mettra en danger personne et en premier chef ma pomme  ! Ces gamins ne font pas de cadeaux, ils envoient du bois sans état d’âme.  je fais pas mal d’erreurs mais je les marque au dosseret jusqu’au dernier virage du dernier tour.

Je sais que mon moteur ne me permettra pas de les passer avant la ligne d’arrivée même avec une vitesse de passage plus rapide en courbe alors, en vieux renard, je leur fais le freinage en léger block pass mais Alexis ne se démonte pas et me fait l’exterieur ras les moustaches à mi-courbe, mon freinage velu a assis le moteur et je n’ai pas repris les gaz assez tôt et c’est au tour d’Antoine de repasser devant,  que la ligne droite est longue jusqu’au drapeau à damiers dans ces cas-là, il s’en est fallu de quelque millièmes pour qu’Enzo ne passe à son tour.
Résultat cumulé des deux demi-courses: 8ème

Bilan de ce week-end, je marque des petits points mais ils me permettent de remonter de 2 places au provisoire. Le plus important, j’ai repris confiance ce qui s’est traduit pas un meilleur tour à l’Alfano en 1’11″06,  je me suis régalé et j’ai mis à profit tous ces km pour progresser sur mes faiblesses, il reste encore  beaucoup de points à travailler, d’erreurs à ne plus commettre, j’en ai parfaitement conscience et les ai identifié.

Classement provisoire Coupe de France Promosport 125Rendez-vous à Arnos le 10 et 11 Juin.
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